Solar Impulse 2, le premier avion solaire à avoir tenté le tour du monde sans carburant, a terminé son périple hier soir. L’aéroplane et ses deux pilotes ont marqué l’histoire de l’aviation, mais aussi de l’humanité.

L’avion Solar Impulse 2 a terminé un tour du monde historique hier, en se posant à l’aéroport Al-Bateen d’Abu Dhabi après un voyage de plus de 42 000 kilomètres. Bertrand Piccard et André Borschberg, les deux pilotes visionnaires et un peu fous, vont pouvoir se reposer après avoir passé plus d’un an loin de chez eux pour la science, pour l’aviation et pour l’humanité.

Un vol 100% solaire historique

Cette histoire qui fait la Une de la presse partout dans le monde depuis hier, personne n’aurait pu en profiter si Bertrand Piccard n’avait pas défendu ses idées contre vents et marées. Dès 2003, le psychiatre Suisse avant imaginé le concept d’un avion solaire. De concept à maquette, de maquette à prototype (en 2009), il a constamment du se démener pour prouver aux sponsors potentiels que son idée n’était pas qu’une folie douce n’ayant aucune chance d’aboutir. Après avoir réussi un premier vol de moindre envergure sur Solar Impulse (premier du nom) au dessus de la méditerranée, Piccard était convaincu : il serait possible de faire le tour du monde sans utiliser la moindre goutte de carburant. Une conviction qui a cette fois rallié derrière lui des personnes enthousiastes, qui ont permis de construire en 2014 le Solar Impulse 2 utilisé pour marquer l’Histoire.

Le 9 Mars 2015, l’avion solaire et ses 17 000 cellules photovoltaïques avait quitté Abu Dhabi avec à son bord André Borschberg. Ont alors suivi 17 étapes, 23 jours de vol effectif, des mois d’escales ici ou là à cause de soucis techniques ou de santé, un record du plus long vol sans escale en solo au-dessus du pacifique, et la libération hier 26 Juillet 2016.

Le vol en chiffres

Solar Impulse 2, c’est un avion solaire aussi large qu’un avion de ligne, à peine plus lourd qu’une berline (1.5 tonnes). C’est un avion piloté par deux pilotes uniquement, à une vitesse oscillant entre 50 et 100Km/h, parfois d’une seule traite sur plusieurs jours d’affilée (5 jours et 5 nuits). Sa plus longue étape, entre le Japon et Hawaï, a forcé le pilote qui avait pris le relais à rester éveiller sur 8900 kilomètres, en alternant les séances de yoga et les micro-siestes. Après 17 mois de voyage et de difficultés (dont 8 mois passés à Hawaï à cause d’une panne de batterie), il s’est posé une dernière fois sur le tarmac d’Abu Dhabi et a rempli sa mission : prouver qu’il était possible de voler sans brûler du carburant. Bertrand Piccard, qui était aux commandes pour la dernière étape, a expliqué qu’il est convaincu que les vols commerciaux (courts et moyens courriers) seront réalisables pour des avions d’une cinquantaine de passager dans à peine dix ans.

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