Des scientifiques pensent avoir identifié une nouvelle espèce de Baleine à bec, grâce à une carcasse trouvée sur une plage d’Alaska en 2014. Des indices sur son existence avaient déjà été trouvés de l’autre côté de la planète au Japon.

En Juin 2014, la carcasse échouée d’une baleine à bec en Alaska avait éveillé la curiosité de scientifiques locaux. Confondue au départ avec une espèce déjà connue et répertoriée, elle a rapidement fait naître autour d’elle un grand mystère, qui a demandé des mois de recherches et d’analyses autour du globe. Des recherches qui ont abouti à un résultat incroyable : il pourrait s’agir d’un « nouveau » mammifère marin, qui n’a jamais été observé vivant par des scientifiques.

Des origines mystérieuses

Lorsqu’elle a été trouvée il y a deux ans sur les rives des Îles Pribilof en Alaska, par un jeu professeur de biologie, cette carcasse de baleine avait été confondue avec celle d’une Bérardie de Baird, une espèce commune dans la région. Mais après l’avoir observée de plus près, après avoir contacté un expert en biologie marine, il s’est avéré que le spécimen présentait trop de différences avec ce qui est connu des baleines à bec de Baird : peau et chair trop sombre, nageoire dorsale trop grande et molle, animal adulte mais trop petit. La décision a alors été prise d’envoyer des échantillons de cette carcasse à la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) pour découvrir ses origines. Une équipe de chercheurs, menée par Phil Morin, a alors commencé à examiner toutes les possibilités.

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Et il n’a pas fallu longtemps à Morin pour se souvenir d’une recherche dont il avait entendu parler, menée par des scientifiques Japonais. Ceux-ci avaient commencé à analyser les différences entre les Bérardies de Baird et une espèce signalée depuis les années 40 par les pêcheurs de la région de Nemuro (à Hokkaido) : une baleine noire, à bec, surnommée « Karasu » (Corbeau).

Une traque globale

Après avoir consulté les résultats de l’étude japonaise, jugées comme non-concluants parce qu’ils n’étaient basés que sur l’ADN de 3 spécimens échoués à Hokkaido, Morin et son équipe ont commencé à chercher de quoi prouver l’existence de cette Baleine encore « inconnue ». Ils ont analysé tous les échantillons ADN stockés par la NOAA en Alaska, ont réalisé des tests ADN sur des squelettes suspects trouvés un peu partout dans des musées et autres institutions : Los Angeles, Unalaska (Alaska), Washington. Au total, ils ont pu identifier cinq autres spécimens de cette baleine noire, cette « Karasu ». Un nombre nécessaire selon Phil Morin, pour confirmer formellement la découverte d’une nouvelle espèce :« Il faut construire une suite de preuves, mais c’est très difficile avec un animal que personne n’a jamais vu vivant (…) La variation génétique dans leur forme était faible, mais la divergence entre eux était bien plus grande. »

Pour mettre fin à la traque, confirmer que ces baleines à bec noires sont bien une nouvelle espèce et leur trouver un nom scientifique officiel, il faudra maintenant attendre que des experts en taxonomie des cétacés se penchent sur leur cas.

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