Elvenar, jeu vidéo de gestion et de construction se déroulant dans un univers heroic-fantasy, est sorti en 2015. Mon but dans cet article n’est pas de vous dire si Elvenar est un bon jeu ou pas. Non, je souhaite avant tout comparer deux expériences possibles : la première qui consiste à utiliser de l’argent réel pour avancer plus vite ; la deuxième qui est de patienter sans débourser un sou. Les deux sont-elles aussi viables l’une que l’autre ?

Dans Elvenar, le but est de développer au maximum son royaume  et d’explorer les environs, afin de découvrir les différentes reliques nécessaires à l’amélioration de ses œuvres. Il n’invente rien dans son genre et reste plutôt basique dans son évolution, mais on peut tout de même signaler la présence de combats stratégiques très intéressants et prenants. Il faut dire qu’avec Forge of empires, Grepolis ou Tribal Wars 1 et 2, Innogames nous a habitué à des jeux avec un certain succès. Parce que oui, Elvenar est un de ces jeux vidéo modernes en free-to-play que vous pouvez télécharger et jouer gratuitement, mais qui vous suggère fortement de passer par sa boutique interne. Ne devrions-nous pas plutôt parler d’un jeu pay-to-win ?

Lorsque le cash shop transforme le jeu en pay-to-win

Dans Elvenar, on doit donc améliorer et personnaliser nos divers bâtiments. Ces derniers peuvent gagner en productivité ou en esthétisme et le but ultime devient très rapidement clair : il faut que notre petit village de départ devienne un grand royaume riche et prospère. C’est dans la conquête de ce but que le joueur va devoir décider s’il veut y jouer totalement gratuitement ou s’il veut avancer plus vite en utilisant de la monnaie réelle. Et c’est en offrant des options de facilité que Innogames nous propose subtilement l’expérience qu’ils voudraient que l’on choisisse. Parce que oui, il faut être franc, plus vous ouvrez votre bourse, plus Innogames est content. Le jeu nous propose très vite d’acheter des diamants, la monnaie ultime in-game : ceux-ci permettent de tout acheter. Vraiment tout. Plus on en a, plus on progresse rapidement par rapport à quelqu’un qui ne s’en procure pas. Que ce soit pour obtenir plus de matériaux, plus de bâtisseurs ou pour débloquer des zones d’exploration, les diamants sont vos meilleurs amis. Il y a même certaines constructions que l’on peut obtenir uniquement avec ces diamants.

Être patient, c’est accepter d’être moins fort

La deuxième méthode, dont vous aurez déjà déduit les inconvénients si vous avez lu attentivement le dernier paragraphe, est celle de l’attente. On avance très – très, très, très – lentement en jouant gratuitement. Nous avons accès uniquement à deux bâtisseurs jusqu’au niveau 3, ce qui fait que l’on ne peut construire que de manière très limitée. Comme un gigantesque effet domino, cette limitation se retrouve partout ensuite dans l’expérience du joueur. Le problème est le même au niveau de l’armée mise en place, avec la production de soldats qui devient très compliquée et fastidieuse, mais aussi dans les phases de combats qui deviennent rapidement très (trop ?) exigeantes.

Comment s’en sortir ?

Les deux expériences sont radicalement différentes et chaque joueur y verra ses avantages et ses inconvénients. Mais la troisième voie possible pour ceux qui veulent vraiment y jouer – et probablement la meilleure à mes yeux – est la voie médiane qui consiste à débourser de l’argent mais uniquement le stricte nécessaire pour ne pas passer sa vie à patienter. Si vous optez pour cette voie, je conseille de choisir d’acquérir uniquement un autre bâtisseur et d’acheter quelques diamants en plus. En ne voulant rien débourser, vous aller jouer au mieux 10mn par jour parce que vous n’aurez très vite rien à faire. Tandis que si vous achetez sans cesse, le jeu deviendra un vrai gouffre à fric. Et c’est là qu’apparait le véritable problème de ce type de jeu : il n’est ni gratifiant si on se paye tout, car c’est un moyen de facilité qui fait plus de nous des acheteurs que des joueurs ; ni plaisant, car si on y joue sans rien se procurer le jeu devient plus une longe salle d’attente, ponctuée ici et là de quelques manipulations qui vont nous mener vers d’autres attentes.

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