L’association française des Usagers des Banques lance une alerte à la fraude sur Internet. La Banque Postale et le Crédit Mutuel Nord Europe sont concernés.

Serge Maitre a fait ses comptes. Le président de l’Association française des usagers des banques (AFUB) a recensé ces douze derniers mois 380 plaintes émanant de clients du Crédit Mutuel Nord Europe (qui couvre le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et la Champagne-Ardenne) et 360 venant de clients de la Banque Postale (de toute la France). Tous ont été victimes de fraudes sur Internet et réclament une indemnisation. « A la Banque postale, c’est compliqué, mais les victimes finissent par être indemnisées. Pas au Crédit Mutuel Nord Europe. »

Hameçonnage et cie

De son côté, la banque, dont le siège est à Lille, assure que son « système informatique n’a fait l’objet d’aucun piratageLe nombre de transactions frauduleuses au CMNE représente 0,002 % du nombre total des transactions. » La Banque Postale évoque pour sa part un chiffre de 0,009 % en 2013. L’établissement nordiste insiste sur l’hameçonnage dont certains de ses clients auraient été la cible. Cette technique est utilisée par les pirates pour obtenir des informations personnelles : numéro de compte, codes d’accès… La victime croit s’adresser à sa banque alors qu’elle visite un site web falsifié ou répond à un message frauduleux. « Le CMNE rembourse les clients quand il n’y a pas eu négligence de leur part. A l’inverse, le client est amené à supporter le sinistre dès lors que sa négligence est reconnue.» Notamment en cas d’hameçonnage.

A l’AFUB, Serge Maitre maintient. « Il y a un problème. Pourquoi ces dossiers qui remontent viennent uniquement de la Banque postale et du Crédit Mutuel Nord Europe ? Est-ce que les autres banques sont plus vertueuses et remboursent plus facilement leurs clients ? Est-ce qu’il y a plus de fraudeurs dans le Nord de la France ? Les systèmes bancaires faillibles nous mettent en danger. Et même s’il s’agit d’hameçonnage, les coordonnées sont saisies par ruse. Dans ce cas, le code monétaire et financier prévoit que le professionnel doit rembourser.» Plusieurs dossiers ont été portés en justice, soutenus par l’AFUB.

« Des solutions existent », insiste Serge Maitre. « HSBC a mis en place un boîtier pour ses clients. Contrairement à un téléphone, on ne peut pas le détourner. Les banques pourraient aussi proposer une limitation des services dont leurs clients n’ont pas besoin. » Selon l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement, les fraudes à la carte bancaire sur Internet réprésentaient 5 % des transactions et 33 % du coût de la fraude en 2012. Selon l’Observatoire national de la délinquance et des dépenses pénales, toujours en 2012, plus de 700 000 ménages se sont déclarés victimes d’au moins un débit frauduleux.

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